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mercredi 14 mars 2012

Haïti - Agriculture : 864 millions de gourdes pour la relance agricole

Dans environ deux mois, commence la grande saison de printemps, qui représente 50 à 60% de la production agricole nationale. En fait, dans tous les départements, les activités de semis débutent d’ordinaire en mars avec la saison pluvieuse et se poursuivent jusqu’en mai, dépendant de la zone. Les récoltes s’étendent de juillet à septembre. Des préparatifs sont déjà en cours dans certaines zones de montagne : la Grande’Anse, le Nord-Est, les Nippes. Dans le Nord et le Sud-Est, les responsables des directions départementales agricoles (DDA), ainsi que de diverses ONG, planifient le lancement de cette campagne annuelle. En revanche, dans le bas Artibonite, les agriculteurs, qui misent beaucoup sur la réussite de la saison d’hiver, notamment pour la culture du haricot, risquent de ne pas débuter à temps si un appui en intrants (notamment en semence de haricot) ne compense pas les pertes agricoles annoncées de cet l’hiver. Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), dans le cadre du programme d’investissement public pour l’exercice 2011-2012, visant la relance de la production, projette d’injecter environ 864 millions de gourdes [± 21 millions de dollars américains] dans le secteur agricole. D’une part, à travers un programme qui coûtera 64 million de gourdes, plus de 500 tonnes métriques de semences de haricot, de maïs et de sorgho, 100 mille drageons de bananier, de mini-sets d’igname et de boutures de patate douce, seront fournies aux agriculteurs. Pour les régions particulières telles l’Artibonite, le Sud, le Nord-Est et le Nord, zones de grande production rizicole, ce programme comprend également un volet de production, de conditionnement et de commercialisation de semences de riz. Environ 100 tonnes métriques de semences de riz seront produits et commercialisés. D’autre part, le Ministère compte renforcer la capacité des producteurs de maïs dans les plaines irriguées en vue d’accroitre le rendement qui devra passer à près de 5 tonnes à l’hectare. Il est aussi prévu que, outre la distribution de 60 tonnes métriques de semences additionnelles de maïs aux agriculteurs, un programme d’encadrement technique qui comprendra le labourage des sols, l’octroi d’engrais, de pesticide et de pompe d’irrigation. Ces initiatives répondent à la nécessité de relancer le secteur agricole, pour lequel une croissance de l’ordre de 5% est anticipée par le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), et satisfaire la demande de quelques grandes entreprises nationales et internationales, spécialisées dans la transformation du maïs. À travers cette filière, de mars à juillet 2012, environ 100,000 emplois directs seront créés, dont 65,000 en milieu rural. D’un montant estimé à 800 millions de gourdes, ce projet sera financé essentiellement par le Trésor Public. De son côté, la FAO (Food and Agriculture Organization), élabore un Plan d’action en vue de la campagne de printemps 2012. Il est prévu de distribuer environ 145 tonnes de semences de maïs «Chicken corn» à 14,500 familles vulnérables résident dans les communes telles que Léogane/Gressier, Petit Goâve/Grand Goâve, Aquin, Jérémie et Marigot. De plus, la FAO compte organiser des foires aux semences en distribuant des bonds d’achats aux ménages. Chaque ménage ayant reçu des coupons d’une valeur de 1000 gourdes, pourra s’acheter des semences de qualité d’une culture de son choix. Les foires seront organisées dans quatre départements, l’Ouest, l’Artibonite, le Sud-est et le Sud, et cibleront près de 9,000 ménages. D’autres organismes interviennent aussi dans ce secteur en fournissant des intrants agricoles aux planteurs. Par exemple, dans le cadre du projet WINNER, près de 300 tonnes métriques de semences de céréales et de légumineuses seront distribuées dans la plaine du Cul-de-sac. Ces interventions permettront non seulement d’augmenter la production mais également de créer des emplois profitables aux ouvriers agricoles qui constituent la couche la plus vulnérable à l’insécurité alimentaire de la population rurale. TB/ HaïtiLibre

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